le maroc à vélo

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Poursuite Infernale

Mercredi, mars 29th, 2006

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Il est 17h, grand temps pour nous de chercher un endroit pour dormir car le soleil entame sa chute vers la nuit. Nous avons quitté le dernier bled (Rissani) pour prendre la route vers Erfoud dans le but de camper au milieu d’une palmeraie, à l’écart de la « civilisation ». Souvent les chemins qui croisent les axes routiers sont de bonnes opportunités pour trouver une étendue d’herbe pour nos tentes. Nous trouvons bien quelques endroits paisibles mais nous jouons les difficiles. Notre chemin nous conduit ensuite vers un village qui n’en finit pas de se prolonger encore et encore. C’est sûr, ce n’est pas ici que nous allons être au calme… A raison de sept enfants par famille en moyenne, les villages sont surpeuplés de bambins qui grouillent partout. C’est très « vivant ». Alors que nous le visitons, ce village nous surprend également. Le temps semble s’être arrêté ici. La vielle place de la mosquée respire la sagesse des vieux qui la remplissent. Dans les ruelles, les effluves de tajines se mêlent à la poussière des maisons de terre. Nous devons maintenant accélérer, il fait nuit à 18h30!  Comble du sort, nous aboutissons à un cul de sac. Les rires des enfants que nous avions semés nous rattrapent et d’autres les ont rejoints. Les vieux devaient bien rire en nous voyant passer et les paris ont dû fuser pour savoir avec combien d’enfants nous reviendrions à nos trousses.

C’est le début de la poursuite infernale. Nous traînons derrière nous une trentaine d’enfants qui courent, crient et rigolent. Les vieux nous voient repasser et rigolent aussi. Nous sommes l’attraction de la journée (ou du mois peut-être). Accélérations, sprint, doublements, tout cela nous amuse beaucoup jusqu’à ce que nous réalisions que notre cortège ne nous lâche plus… Le village distant de plusieurs kilomètres, les plus acharnés ont tenu le coup et nos lourdes montures ne font pas le poids face à leurs jambes toniques et leurs vélos tout légers. Dans un effort ultime, nous lançons le sprint final. Le but est de les semer. Nous maintenons une visite élevée et au moment où nous les perdons de vue, nous tournons dans un champ pour nous y cacher ! Epuisés, nous avons réussi. Il fait quasiment  noir et nous n’avons pas d’autres possibilités que de camper là où nous nous cachons, sur un petit bout de terre à cinquante mètres de la route principale…

Je pense alors à ce proverbe : « à vouloir mieux on a de fortes chances de tout perdre ».

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Sadki Ali - Fabricant de carrelage

Mercredi, mars 29th, 2006

Ce midi, Christophe me rejoint chez Hassan, réputé pour faire la meilleure cuisine de Goulmima. Très enthousiaste, il me narre sa rencontre avec Ali. Il faut que tu y ailles, ils attendent le photographe (en effet j’ai hérité d’un nouveau métier avec mon appareil flambant neuf).  Je retrouve Ali et lui explique l’idée des « visions du Maroc » en ajoutant que « in ch’allah » cela lui fera un peu de pub. A 30 dirhams le m² (3 euros) de carrelage artisanal, cela peut pousser des français à faire un léger détour par Goulmima. Nous apprenons alors tout sur le carrelage et ses deux employés posent fièrement devant mon objectif. Les séances photos terminées, nous sommes conviés à prendre un thé (ça doit être le dixième aujourd’hui !) pour écouter l’histoire d’Ali :

« Ca fait quatre années que j’ai ouvert ce magasin ». Je lui demande pour quelle raison, si c’est une histoire de famille ou une passion (avide d’histoires d’amour) mais tout simplement Ali travaille parce que c’est comme ça : « Je n’ai le choix. Avant, j’ai fait des études de droit mais ça sert à rien ici. » Comme beaucoup de Marocains de la région, il m’explique que les études sont inutiles. Il ajoute « tu vas à l’école et après, au revoir, ils te jettent ». Il me questionne sur la France et je lui réponds que, la plupart du temps,  nous avons la chance (sans vraiment le savoir d’ailleurs) de travailler dans la continuité de nos études. Mes mots le laissent rêveur. C’est aussi parce que ses parents sont morts qu’il est revenu ici pour s’occuper de la maison et des champs qu’ils ont laissés. Il ne voulait pas abandonner la maison. Nous refusons hélas sa proposition de manger et dormir chez lui

Si vous voulez des carrelages, contactez moi ou allez le voir : « Ali Sadki – rue Mohamed Sadis n°42 – 070 78 11 43 – Goulmima »

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Les deux ouvriers d’Ali

Dépose de la couleur suivant la découpe choisie.
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Ajout du sable qui fera la base du carrelage.

Le résultat !
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A vous de choisir…
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le dernier petit de la famille.

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Pour sa photo, Ali a insité pour que nous posions devant ses échantillons de carrelage.

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Jour de pause

Mercredi, mars 29th, 2006

Les journées de pause, ça fait du bien aux jambes. Ca permet de prendre un peu soin de Mitch’, de laver tout mon dressing-room (moi y compris) et de passer de longues heures sur internet. Je téléphone, j’écoute de la musique, je lis les infos, je mets à jour mon site et je reçois des nouvelles de tout le monde (enfin de ceux qui m’écrivent…). Les bonnes nouvelles ont un coté amer parce que je suis loin et qu’internet reste un moyen de communication très froid surtout dans ces cybers où l’on vous enferme comme dans une cage à lapin. Et puis il y a les mauvaises nouvelles et déceptions qui sont évidemment les plus dures. Heureusement il n’y en a pas tant que ça mais à distance elles sont décuplées.
Après ce court retour à la « réalité », je sors du cyber face à tous ces inconnus et dans cet endroit sans aucun repère. J’ai l’esprit ailleurs et j’ai envie de reconnaître un visage, d’être au ch’timi (les Nancéens s’y retrouvent souvent) ou encore d’être dans ma chambre à écouter mes derniers cds à fond. Il n’en est rien et je dois vite me ressaisir, aller de l’avant parce que demain il faudra pédaler et plier ma tente.

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