L'amérique du sud à vélo

...lecture par catégorie

 

Le bon air de Buenos Aires

Lundi, janvier 17th, 2005

Le 8 décembre, depuis la région de Tucuman, je traverse l’ Argentine en bus de nuit pour me retrouver à Buenos Aires. Je quitte les canyons, vallées et montagnes pour l’ avenue la plus large du monde qui sectionne  la capitale fédérale. Le bruit, la pollution et les immeubles tous plus hauts les uns que les autres m’ agressent et je me réfugie chez Pablo et Véronica qui garderont mon vélo le temps de mon retour en France. De nouveau je voyage de nuit mais cette fois-ci pour traverser l’ Atlantique.
Contraint de rentrer, je retrouve Pauline, Paris et ses illuminations, Nancy, sa neige pour un Noël traditionnel. Après avoir réglé les détails qui m’ ont vu rentrer je respire le bon air de Buenos Aires mais cette fois avec Pauline (6 janvier).

LE BON AIR DE BUENOS AIRES

Buenos Aires : ses avenues de seize couloirs de voitures, ses taxis au black, sa viande de lomo, ses démonstrations de tango à chaque coin de rue, ses enfants triant les cartons, sa Boca aux tôles colorées, ses hôtels respirant les années 50 tenus par des papys impeccables en chemise blanche, son métro en bois où le temps semble s’ être arrêté, ses théâtres innombrables fermés pendant les vacances, ses marchés artisanaux dignes de la place du Tertre, ses stands où tout se vend et rien ne s’ achète, ses habitants sirotant sempiternellement du maté, ses banques taguées de slogans les plus rouges, ses prospectus qui jonchent le pavé.


Le quartier de la Boca, celui des immigrés gênois, le plus touristique de la ville, et paradoxalement le plus pauvre.

IMG_2613[4]


Rue Caminito, toujours dans le quartier de la Boca, colorée et populaire où les touristes affluent. Passée cette rue, le quartier retrouve son atmosphère propre aux zones portuaires.

IMG_2616[4]


toujours la Boca

IMG_2622[4]


A tous les coins de rue et dans les cafés, de jeunes couples exécutent un tango parfait pour quelques pesos.

IMG_2626[4]

IMG_2551[4]
Scène de vie habituelle sur l’ avenue Florinda. Deux argentins improvisent un rock progressif.

IMG_2646[4]
Avenue Florinda, en plein microcentre de la capitale. Une longue zone piétonne oú rivalisent les plus belles enseignes.


Manifestations régulières de la foule contre les banques argentines. Celles-ci fermèrent pendant la crise de 2001, laissant le peuple dépourvu de leurs épargnes.
Pour les affiches de la porte, “chorros” signifie voleurs.

IMG_2552[4]

IMG_2639[4]
Un édifice tagué et blindé tel un tank, des policiers blasés, un touriste non averti pourrait-il comprendre qu’ il s’ agit d’ une des quotidiennes manifestations devant une banque depuis maintenant quatre ans. Une heure après cette photo tout sera nettoyé et comme avant. Ce sera le tour d’ une autre banque.

IMG_2641[4]
Les marteaux contre les poteaux sont la musique de leurs revendications.

IMG_2570[4]
Ligne A du métro argentin, inauguré en 1913 et gardé intact.

IMG_2597[4]
Quartier de San Telmo. Tous les dimanches les touristes se pressent sur la place centrale pour chiner. Tout ce mouvement nous épuise et ce bar nous tend ses canapés.

IMG_2601[4]
Les vielles voitures contrastent avec les dernières voitures européennes. Ce sont des musées ambulants, on pourrait se croire à Cuba.

Un ch’ti d’ histoire :
Conquise lentement mais sûrement par les espagnols à partir du 16ºsiècle, Buenos Aires n’ acquit le statut de capitale qu’en 1695 et deviendra le principal port marchand de l’ Amérique latine jusqu’ à ce qu’ elle gagne son indépendance en 1816. Son activité économique et politique est en dents de scie. De 1880  à la première guerre mondiale, la cité portègne connaît un essor fulgurant faisant de l’ Argentine un des pays  les plus riches du monde. Hélas la crise économique que connaît les pays sud américains sera pour elle sans précédents. Plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (230 euros par mois). Les cartoneros que je croise tous les jours et qui gagnent quelques pesos en ramassant des quintaux de cartons en témoignent.

* = champs requis

Poster un commentaire








Des dunes et des Lions.

Samedi, janvier 15th, 2005

Je me réveille persuadé qu’il est trop tard pour que j’accompagne la troupe qui partait ce matin. Les yeux à moitié ouvert, je les retrouve avec joie pour le petit déjeuner et nous partons ensuite pour Cabo Polonio à travers les dunes.

Pauline ne vient pas, sa peau est encore toute rosée du bain de soleil de la veille. La marche promet d´être longue et difficile, trois heures sous le soleil et dans le sable mais le paysage est sublime : une forêt qui vient mourrir au loin juste avant la plage pour y laisser la place aux dunes de sable dignes du Sahara. Cet endroit est intact, les bulldozers touristiques ne l’ont pas dévasté. Les vagues qui se cassent violemment sur la plage rendent l’endroit encore plus sauvage. Se dessine au loin Cabo Polonio, un petit village composé de baraques en bois avec pour seul construction un phare. Ce village tranquille semble en pleine harmonie avec la nature avoisinante. En évoluant dans ses rues de sable, me revient à l’esprit ce que disait le guide en quelques phrases succinctes mais je ne veux pas y croire. Je continue en direction du phare, seul, convaincu que cet endroit m’a déjà révélé tous ses secrets. Le phare n’a rien de passionnant et je fais demi-tour en passant par les rochers qui bordent la côte. Je me demande ce que ces deux jeunes regardent si fixement. Je m’approche afin de satisfaire ma curiosité et je découvre que ce n’est pas un poisson prisonnier de la marée basse ou une algue fluorescente mais un énorme lion de mer, sorte de monstre à tête de lion et au corps de phoque. Mon appareil photo pourvu de quelques photos supplémentaires et ma curiosité rassasiée, je termine ma visite de l’autre côté du phare pour y découvrir que ce lion de mer que je croyais esseulé était en fait accompagné de près de 500 de ses congénères.

IMG_2718
Les cabanes de Valizas, un village hors du temps.

IMG_2770
Des dunes et des vaches.

IMG_2771
Petit détour au Sahara.

IMG_2778
Amis d’ un soir, voilà mes compagnons de route et en particulier Yvonne, heureuse de parler un peu Français (du coup je ne l’ ai pas lâchée de la matinée…).

IMG_2786b
Au loin Cabo Polonio, je me demande combien de temps ce lieu restera intact.

IMG_2816
Le voilà le monstre ! Le premier lion de mer que je trouve et qui me menera à tous les autres.

IMG_2801
Ces lions de mer nous ressemblent étrangement… ils se grattent le dos,

IMG_2811
ils jouent avec les vagues,

IMG_2812
et bronzent comme des lézards au soleil.

* = champs requis

Poster un commentaire








La loose en Uruguay (suite)

Mardi, janvier 11th, 2005

Forts de notre expérience sur “la costa de azure”, nous décidons de tenter le tout pour le tout et demeurons les seuls quidams à bord du bus qui nous emmène à Valizas, petite station dite plus calme mais tout autant balnéaire, 200km au nord de Punta del Este. Il faut toujours se méfier d’ être les seuls touristes dans un bus : cela veut tout simplement dire que celui-ci nous emmène dans un endroit où personne ne veut aller. Et là c’est le drame : la gare est une cabane et la route sans goudrons. Les autochtones que nous croisons nous paraissent bien sympathiques mais quelque peu similaires : tee-shirts fleuris, dread locks et tongues semblent être de rigueur. Plus nous avançons sur cette route qui a toujours oublié d’ être goudronnée, et plus nous nous rendons à l’ évidence : on a voulu quitter la  Californie  et ses clubs d’ aérobic sur la plage pour… le festival d’ Aurillac sans instruments. Et là, on s’ est rendu à l’ évidence : ou le temps s’ est arrêté avec la clim du bus, ou Woodstock a migré en Uruguay. Alors une seule question nous brûle les lèvres : où est la maison bleue accrochée à la colline ? Et est-ce que Lysette, Luc et Sylvia nous ont attendu ? Pendant que je tente de soigner ma dépression à l’auberge de jeunesse après que l’ aubergiste m’ ait demandé mon âge, Sébastien part acheter des victuailles plus que bio caché sous ses lunettes.Nous rencontrons Yvonne et Ricardo, professeurs de lettres à Montévideo ainsi qu’ un jeune psy solitaire. Rapidement, la plage qui elle est goudronnée est envahie par une population comment dire, homogène, dont la moitiée est en gestation. Me vient alors deux pensées du jour, la première philosophique : vivent les boules Quiès, et la deuxième : comment  cet adorable petit village de pêcheurs a su se préserver du tourisme et de ses travers ?

IMG_2725
le centre ville…

IMG_2727
37º2 l’ après-midi.
IMG_2734
no comment

IMG_2749
de l’ autre côté du village de “bab”, les pêcheurs.

IMG_2833
Eleonor, prof d’ histoire à la retraite, nous a accueilli dans sa charmante petite maison.

* = champs requis

Poster un commentaire