Ahmed

Jeudi, mars 16th, 2006

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Ahmed, village d’Aït Abdellah, lundi 13 mars 2006.

Je croise Ahmed pendant que j’achète quelques victuailles dans l’épicerie d’Aït Abdellah, village à mi-chemin entre Tafraoute et Igherm (prononcer Irrerm). Nous parlons, je l’invite à boire un thé, il nous invite chez lui pour y passer la soirée et dormir. Ahmed est passionné par les vieilles choses et ferait un parfait brocanteur mais il a choisi le métier de musicien. Ce n’est déjà pas simple en France mais au Maroc les artistes ne sont tout simplement pas reconnus . Il a fait une tournée en France, en 1999. Ses souvenirs sont si frais qu’on a l’impression que c’était hier ! Il joue de temps en temps à Agadir ou Casablanca. Il se contente de peu et n’a pas le choix. Il envie la France pour son système social et juridique.

Son rêve : Préserver le village de ses anciens. Ce village a été abandonné dans les années 1960. Il est maintenant laissé à l’abandon, à la merci des ruissellements de pluie et de l’érosion due au vent. Dans quelques années ce douar n’existera plus et c’est l’histoire de la région qui partira avec.

Ahmed le dit avec ses mots : “Les gens ne s’intéressent pas à leurs anciennes maisons. S’ils s’y intéressaient, elles ne seraient pas à l’abandon, elles seraient comme les nouvelles dans le village d’en bas. Pour moi, l’endroit que j’aime le plus dans ce village ? C’est tout le village que j’aime. C’est une carrière de la région qui va disparaître. J’ai pas les moyens pour préserver cet endroit, pour le reconstruire. Quand je viens ici, je monte là-haut, je regarde dans le calme, je constate les années qui sont passées. Les gens qui sont passés, qui sont morts, les nouvelles générations qui arrivent.”

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Ahmed  “Quand je viens ici, je monte là-haut … ”

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La photo d’Ahmed : vue du “nouveau” depuis son observatoire.

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Visite guidée du village : le village est constitué de maisons collées les unes aux autres. A l’étage du dessus, c’est la famille de la belle-fille ou du fils. De l’autre côté de la porte, c’est le voisin. De loin on croit à une grosse maison mais de près les ruelles ne sont que des couloirs.

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